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Titre en italien : Il primo libro delle musiche a una, e due voci
Notice (fr) : Publié en 1618 à Florence, le recueil Il primo libro delle musiche a una, e due voci, «Le premier livre de musique pour une et deux voix», rassemble un total de trente-six pièces: trente-deux pour soprano et continuo, et quatre pour soprano, basse et continuo. L’ensemble contient un nombre presque égal d’œuvres sacrées et profanes. Les canzonette, motteti et hinni, genres légers, y côtoient les madrigali, sonetti et arie, plus sérieux.

Un seul des textes est signé, celui de la canzonette «Ma bergère est, parmi toutes les fleurs, pareille au lilas». Il s’agit d’un poème d’Ansaldo Cebà, un contemporain de Francesca Caccini. On présume que la majorité sinon la totalité des autres textes sont de la plume de Francesca Caccini. Un thème central parcourt ses textes: la souffrance d’aimer.

Bien qu’originale, l’écriture musicale de Caccini est en partie tributaire des recherches que son père mena alors qu’il était membre de l’Académie florentine. Formée à l’origine des musiciens Vincenzo Galilei (le père de l’astronome), Piero Strozzi et Giulio Caccini, l’Académie développa, entre 1570 et 1580, une nouvelle manière d’exprimer les passions: le stile rappresentativo, «style représentatif» ou «dramatique». Celui-ci se caractérise par un débit vocal se rapprochant de celui de la parole et l’emploi d’intervalles inhabituels servant à mettre en relief le texte chanté. Rattaché à ce que Monteverdi appellera plus tard la seconda prattica, le style représentatif exploitera toute les ressources de la monodie, où le chant n’est accompagné que d’un continuo, s’opposant ainsi à l’ensemble de la polyphonie vocale de la Renaissance.

Les œuvres inscrites au programme donnent un aperçu de la richesse du Primo libro. Contentons-nous ici d’en commenter quelques aspects. L’influence de la chanson folklorique est palpable dans les canzonettes «Si je m’en vais, je mourrai» et «Cet Amour est nu»: utilisation d’un refrain dans la première, présence d’une guitare obligée dans la seconde. Caccini emploie aussi le principe de la variation sur une basse obstinée, comme en témoignent les arias «Redonne à mes espoirs» et «Là où je croyais mes espoirs confirmés». L’aria «Laissez-moi seule», pour sa part, illustre avec éloquence le style représentatif développé par l’Académie et met en valeur toute le génie dramatique de Caccini.

Rédacteur (fr) : Jean-Simon Robert-Ouimet
Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Francesca Caccini Compositrice F